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Je te vois tous les matins
j’aimerais te faire des câlins
mais je sais pas comment faire pour t’approcher
t’es si belle que ta beauté me rend bouche bée
comment faire pour t’inviter à diner ou souper
au resto près du pont Jacques-Cartier
oh ma belle douce au teint Nutella
tu me donnes envie de manger du chocolat
j’espère un jour te voir dans mes bras
même si tu n’es pas là
je ferai mon possible pour t’avoir auprès de moi
Patt

C’est en silence que je me meurs
C’est en silence que je me mure
Je me construis une carapace
Enfin qu’aucun sentiment ne passe
Je me dissimule
Je simule
Je joue
J’invente une vie qui n’est pas la mienne
Je réinvente un monde
Calqué sur celui dans lequel on vit
Mais savez-vous seulement à quoi ressemble mon sombre univers ?
Mais qui suis-je ?
Mais que suis-je ?
Vous croyez le savoir ?
Lequel de ceux en moi connaissez-vous ?
Le gentil garçon, docile et sage comme une image ?
Le joli garçon qui cache en lui un poison destructeur ?
L’enfant lunaire aux traits de caractère pervers ?
Qui suis-je pour vous ?
Le savez-vous ?
Un ange démoniaque
Ou peut-être
Un démon bien trop sage ?

Je veux suivre le vent
Danser avec le temps
Je veux découvrir la grande frontière
Chevaucher le cours de la rivière
Je veux lier la Terre aux étoiles
Et le peindre sur une toile
Me glisser derrière l’ombre de la lune
Écrire mon nom sur une dune
Je veux capter la lumière
Et la transformer en poussières
Je veux vivre l’ombre
Et la rendre moins sombre
Je veux voyager à travers le monde
Avec tous, danser une ronde
Avec chacun avoir une belle amitié
Que je maintiendrais pour l’éternité
Je veux découvrir la source de l’amour
Je veux découvrir mon grand amour
Et même s’il ne dure qu’un jour
Je serais heureux pour toujours
Je suis et je resterais bohème
Ça se voit dans mes poèmes
Je suis libre comme le vent
Futile, comme le temps…

La Beat Generation est un mouvement littéraire et artistique né dans les années 1950, aux États-Unis. William Burroughs, Allen Ginsberg et Jack Kerouac sont les précurseurs du mode de vie de la jeunesse des années 1960, celle de la Beat Generation, « qui a ébranlé la société américaine dans ses certitudes. Elle a directement inspiré aussi bien les mouvements de mai 1968 que l’opposition à la guerre du Vietnam, ou les hippies de Berkeley et Woodstock. Pourtant la Beat Generation a aussi contribué à enrichir le mythe américain. Sur la route, le roman le plus connu de Kerouac, est une ode aux grands espaces, à l’épopée vers l’ouest, à la découverte de mondes nouveaux. »
L’adjectif « beat » (proposé par Herbert Huncke) avait initialement le sens de « fatigué » ou « cassé », venant de l’argot américain, mais Kerouac y ajouta la connotation paradoxale de upbeat et beatific ; il se moquera souvent de l’appellation donnée au mouvement (il dit ainsi « I’m a Catholic, not a beatnik »).
Le sens premier fait donc référence à une génération perdue, fin de siècle même, beat signifiant pour John Clellon Holmes : « être dans la rue, battu, écrasé, au bout du rouleau » ; il dit ainsi : The origins of the word « beat » are obscure, but the meaning is only too clear to most Americans. More than mere weariness, it implies the feeling of having been used, of being raw. It involves a sort of nakedness of mind, and, ultimately, of soul ; a feeling of being reduced to the bedrock of consciousness. In short, it means being undramatically pushed up against the wall of oneself.
Jack Kerouac s’explique lui même sur le terme et le présente comme tiré d’une expression employée par les noirs américains, dans le sud des États-Unis, faisant référence à la pauvreté, à l’écrasement[3]. Pour Kerouac, d’origine franco-canadienne, la sonorité du mot est aussi à rapprocher du terme français « béat » : « It’s a be-at, le beat à garder, le beat du cœur », puis il ajoute : « C’est un être à, le tempo à garder, le battement du cœur », le rapprochant d’une expression utilisée par le jazzman Charlie Parker[4],[5]. Il fait aussi le lien au rythme en général : celui de la batterie, des pagayeurs dans leurs canoës, etc.
Les membres originels de la Beat generation se rencontrèrent à Yellowstone : Jack Kerouac, Allen Ginsberg, William Burroughs (dans les années 1940), rejoints plus tard par Gregory Corso (en 1950). C’est à l’université de Columbia que Ginsberg et Kerouac se rencontrèrent, alors tous deux étudiants. Au cours des années 1950, le groupe s’était étendu à des figures de la scène de San Francisco : Kenneth Rexroth, Gary Snyder, Lawrence Ferlinghetti, Michael McClure, Philip Whalen et Lew Welch.
Qualifier ce petit cercle d’aspirants écrivains, artistes, arnaqueurs et toxicomanes en tout genre de « Génération » fut une façon de revendiquer leur importance, leur représentativité, et surtout le début d’un nouveau mouvement (sur les traces de la Génération perdue). C’était le genre de bravade qui aurait pu n’être qu’illusions de grandeur, mais l’histoire montre que la beat generation se permit d’être un véritable mouvement littéraire, social et culturel. Le nom précéda l’essence, renforçant la cristallisation des idées autour du concept.
Les membres de la Beat generation furent des nouveaux bohémiens qui s’engagèrent dans une créativité vigoureuse et libertaire. Les écrivains Beat produisirent un corpus d’œuvres dominées par la spontanéité, un quasi-automatisme dans l’écriture, pour provoquer une prosodie libre et rythmée.
Autour de ce noyau dur d’artistes gravitèrent des personnalités au parcours moins connu mais à l’apport tout aussi important : Lucien Carr (qui présenta Burroughs à Kerouac et Ginsberg) ; Herbert Huncke (un truand toxicomane qui rencontra Burroughs en 1946 et qui ira en prison pour le meurtre d’un professeur de gymnastique, entrainant Kerouac dans son sillage) ; Hal Chase (un anthropologue de Denver qui présenta Neal Cassady au groupe en 1947). Cassady devint très proche de Kerouac et fut immortalisé dans le roman Sur la route sous les traits du personnage Dean Moriarty, un voyou antisocial sans le sou, avide de vie et d’expériences.
Les femmes prirent aussi une place d’importance dans le cercle Beat : Joan Vollmer, Edie Parker. Leur appartement de l’Upper West Side de Manhattan devint rapidement le lieu de rencontres privilégiées des Beats, Joan Vollmer devenant elle-même une participante active des discussions enflammées qui s’y déroulaient.
JACK KEROUAC / BEAT GENERATION

BEAT GENERATION PART ONE
BEAT GENERATION PART TWO

Voici les derniers mots de Dédé Fortin laissés sur papier, peu avant sa mort. Ce texte inédit, empreint d’une douce poésie mélancolique, était probablement destiné à devenir une chanson. Aujourd’hui, les paroles de ce grand artiste de chez nous trouvent refuge dans une musique singulière, celle de notre mémoire collective. Un texte inédit de Dédé Fortin
Comme le temps est pesant en mon âme escogriffe
Un grand ciel menaçant, un éclair qui me crie
Ton coeur est malicieux, ton esprit dans ses griffes
Ne peut rien faire pour lui et tu es tout petit
Les nuages voyageurs font des dessins abstraits
Ils me parlent de bonheur que jamais je n’entends
Je pourrais faire comme eux et partir sans délai
Léger comme une poussière transportée par le vent
Et dans la solitude de ma danse aérienne
Le courage revenu, je trouverais les mots
Je réciterais sans cesse des prières pour que vienne
La douceur du silence d’un éternel repos … mais
Épuisé que je suis je remets à plus tard
Le jour de mon départ pour une autre planète
Si seulement je pouvais étouffer mon cafard
Une voix chaude me dirait : tu brilles comme une comète
Comme la lune est moqueuse quand elle s’empare du ciel
Elle me regarde aller comme une lampe de poursuite
Je voudrais la détruire ou me poser sur elle
Étourdi par son charme qui jamais ne me quitte
Et dans la solitude de ce nouveau départ
J’aurais tout à construire pour accueillir la paix
Et tout mon temps aussi pour prévenir l’univers
Que la joie est revenue et qu’elle reste à jamais mais
Condamné par le doute, immobile et craintif,
Je suis comme mon peuple, indécis et rêveur
Je parle à qui le veut de mon pays fictif
Le coeur plein de vertige et rongé par la peur